Depuis plusieurs années, les établissements privés ont la cote. Autrefois réservés à une élite, ils sont aujourd’hui plus accessibles. Ou du moins les parents d’élèves sont-ils plus enclins à dépenser, pour assurer l’éducation (et la réussite !) de leurs enfants. A tort ou à raison ?
Le public en échec scolaire ?
Au fil des ans, les réformes du collège et du lycée se succèdent. La dernière réforme en date, portée par la ministre de l’Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, s’intitule « Collège 2016 », a déjà suscité de nombreuses réactions de parents d’élèves et grèves d’enseignants, avant même son entrée en vigueur.
Pour autant, ces réformes successives, quel que soit le jugement qu’on puisse porter sur leur efficacité, n’ont pas suffi à rassurer les parents. Car dans de nombreuses académies, les résultats des établissements publics s’effondrent. Et surtout, le sentiment de laxisme de l’Éducation nationale (manque de moyens pédagogiques, absentéisme des professeurs, grèves à répétition, ) exaspère chaque jour un peu plus les parents d’élèves.
Conjugué au sentiment d’abandon des pouvoirs publics dans certaines zones dites « sensibles », ce constat d’échec pousse un nombre toujours plus important de parents à faire le choix du privé pour leurs enfants.
Le privé, meilleur que le public ?
Pour les parents, le recours au privé est d’abord un moyen de se rassurer quant à la qualité de l’enseignement et à l’assiduité de professeurs triés sur le volet. Pour certains, la sélection des élèves à l’entrée est aussi synonyme de meilleures fréquentations pour leurs enfants. Bref, des gages d’efficacité propices à constituer un cadre plus favorable pour l’apprentissage scolaire et obtenir de meilleurs résultats aux examens !
Les détracteurs du privé lui reprochent de fabriquer des taux de réussite artificiels, en ce sens que les élèves seraient favorisés. Il n’en reste pas moins que les établissements privés obtiennent de meilleurs résultats dans les classements de collèges et autres palmarès des lycées. Ainsi pour la filière générale, sur les 384 lycées affichant plus de 80% de mentions, seuls 23% sont des établissements publics !
Sélection à l’entrée
De fait, les établissements privés coûtent plus cher que l’enseignement public, qui repose sur le principe de gratuité. Ce seul critère financier sélectionne d’emblée les élèves issus de milieux plus aisés.
Et pourtant, depuis une trentaine d’année, la part du privé dans l’enseignement ne cesse d’augmenter. Autrefois réservé une élite bourgeoise, le privé attire désormais les classes moyennes, qui sont prêtes à sacrifier un peu de pouvoir d’achat, en échange d’une meilleure éducation.
Le privé, combien ça coûte ?
Selon une enquête réalisée par le magazine L’Expansion, la moyenne nationale des frais d’inscription s’élèverait à 653 par an, hors région parisienne. Car à Paris, cette moyenne grimpe à 1485 par an ! Certaines académies affichent des moyennes beaucoup plus raisonnables : Rennes (399 / an) et Nantes (499 / an).
A ces frais d’inscription, il faut bien sûr ajouter les frais de cantine. Dans le public, les cantines bénéficient du subventionnement des collectivités locales, qui mutualisent la préparation et la livraison des repas auprès de cuisines centrales. Dans les établissements privés, les frais de cantine (en moyenne 3-4 par repas) sont intégralement à la charge des familles, auprès de prestataires privés spécialisés (Scolarest, Sodexho, Avenance).
La question de la religion
97% des établissements privés sous contrat avec l’État sont d’obédience catholique. Mais au fil des années, la place de la religion dans ces établissements s’est faite un peu moins prégnante.
Si les cours d’éducation religieuse y sont toujours présents, ils sont de plus en plus souvent facultatifs. L’obligation d’assiduité à des célébrations s’est assouplie, ainsi que les différents rituels associés à la religion (bénédicité avant le repas, prière en début de journée, etc.).